En août 1998 entrait dans ma vie la plus merveilleuse
des compagnes, Fany, une petite chatte tigrée au caractère exceptionnel.
Presque 15 ans déjà.
15 ans où cette petite minette a touché
chacun des membres de notre famille.
Quand elle est arrivée parmi nous, mon ainée avait 7 ans et sa sœur 3
ans… elles ont maintenant 22 et 18 ans et sont accompagnée des deux plus
jeunes, ma fille de 12 ans et mon fils de presque 8 ans.
Cette chatte m’a accompagnée à travers de
nombreux changements dont deux naissances, 2.5 crises d’adolescence, 11
déménagements et deux chiens. C’est elle
aussi qui a accompagné mon ainée lors de sa première année en appartement. Fany m’a aidé à élever quatre enfants, se
couchant avec celui ou celle qui en avait le plus besoin, tout dépendant des
soirs, réprimandant les enfants qui étaient trop énervés ou bruyants et ce, sans
jamais leur faire mal. Une chatte avec
une personnalité extraordinaire.
Ma minette de sorcière que je l’appelais…
Combien de fois s’est-elle couchée sur un
client que je traitais en massage, à l’endroit précis où mon client avait une
douleur ? Et que dire de ces
nombreuses occasions où elle détectait que quelqu’un avait un blocage
émotionnel ou énergétique et qu’elle suivait cette personne dans la maison
jusqu’à ce qu’elle s’arrête assez longtemps pour que Fany puisse s’installer
sur elle et juste être là, de sa grande présence, à ronronner et à
regarder intensément la personne, le
temps nécessaire, puis d’un bond elle partait vaquer à autre chose, laissant
derrière elle un humain allégé.
Parler d’elle à l’imparfait. Je redoutais le moment où ça arriverait.
Ce moment s’est présenté hier, 1er
mars 2013.Mon aînée et moi avons eu la triste responsabilité de concrétiser ce que l’on sentait profondément comme la meilleure chose à faire pour notre Fany que la maladie affaiblissait de jour en jour. Je ressentais très clairement que Fany était prête, qu’elle avait assez donné physiquement et que c’était à nous de lui démontrer notre amour, tendresse et gratitude pour elle en la laissant partir et en l’accompagnant aux portes de ce grand passage.
Elle est maintenant libre de ce corps physique qui était envahi de grandes douleurs. Elle peut maintenant jouer, sauter et se prélasser au soleil des grandes plaines de lumière.
Mais que faire du vide physique laissé par son départ ?
La peine et le processus de deuil m’envahissent sans crier gare, comme une grande vague qui vient, qui part pour mieux revenir et repartir à nouveau, apportant à chaque fois qu’elle se retire des parcelles de douleur et de vide. Plus de minette qui regardera les oiseaux par la fenêtre en se faisant aller la queue ; plus de minette qui s’assoira devant moi au comptoir durant que je prépare les repas, avançant sa petite patte dans l’espoir que je lui partage quelques miettes ; plus de minette qui se blottira contre mes enfants pour les endormir et qui viendra me rejoindre dans mon lit par la suite ; plus de minette qui m’observera avec grande attention quand je travaillerai dans mon atelier ; plus de minette qui fouinera dans tout ce que je fais ; plus de minette.
Plus de minette avec qui me coucher lorsque la vie blesse. Comme maintenant.
Présentement, ma douleur est aussi grande
que l’immense gratitude que je ressens d’avoir pu partager 15 ans d’existence
avec elle. Je t’aime Fany. Merci pour tout.
Quand le soleil du printemps viendra
dégeler la terre, nous enterrerons ton corps dans une forêt magnifique et
profiterons de ce rite de passage pour encore une fois t’exprimer notre amour.
Reposes en paix ma belle...
À quelques mois. L'obsession du lavabo et du bain |
À quelques pieds de ma suface de travail, elle me regarde cuisiner. |
Partenaire de jeux lors de ses années fringantes |
Il y a déjà 13 ans que cette photo a été prise.... |
Maintenant plus âgée, elle supervise les jeux des enfants |
Observation d'oiseaux |
Il y a seulement quelques semaines |
Une sieste sous les bons soins de "ses" enfants |
Même dans cette quinzième année, avec les problèmes de santé qui se faisaient plus présents, elle était souvent partante pour un petit instant de jeu |
À la clinique. La fin. |
Nous rapportons son corps à la maison où un petit cercueil l'attend. Pouvoir transporter son corps ainsi a été un privilège et a permis de vivre plus consciemment le processus |
Tout ceux qui ont aimé des animaux et qui ont partagé une grande tranche de leur vie avec eux comprendrons la perte que nous ressentons.
Par amour pour elle nous lui avons rendu sa liberté.
Hao!