samedi 28 janvier 2012

Merci Lucien!

Grandissant, je n'ai pas eu beaucoup de figure masculine sur qui je pouvais compter, avec qui je me sentais en sécurité.  Un de ces hommes a été mon grand-père paternel, Lucien Aubin.

La vie a fait que ma toute petite soeur et moi avons passé un peu moins d'un an avec mes grand-parents Aubin.  J'avais six ans.   Jusqu'à cette journée étrange où mon père nous a débarquées chez ses parents, j'avais eu la chance de passer mes premières années auprès de ma mère.  Une mère qui savait comment souffler sur les braises de ma créativité et ma spontanéité d'enfant.  Une mère que je sentais vraiment là pour qui j'étais.

Être déportée dans une autre ville, chez des grand-parents très différents de ce que je connaissais, parceque ma famille venait d'éclater, a été une période très étrange de ma vie.  Une période où les rares visites de ma mère et de mon père, chacun leur tour, me laissaient sentir que quelque chose de très triste se passait, sans que je ne puisse encore saisir toute l'ampleur de ce qui se démantelait dans ma vie.  Une période où, du haut de mes six ans, je sentais que ma mère portait un grand chagrin, que mon père était derrière un grand bouclier et qu'ils étaient tout deux trop abimés par ce grand vent pour être là pour nous.  Ma grand-mère prenait bien soin de ma soeur et moi.  Elle voyait à ce que nous soyons nourries, vêtues, lavées, etc.  L'éducation de ma grand-mère étant très différente de celle de ma mère, les câlins et la chaleur humaine nétaient plus aussi présents et tangibles qu'ils l'avaient été dans mon quotidien auprès de ma mère.  Mais j'ai eu un grand privilège.  Vivre avec grand-papa Lucien mettait de la couleur dans ma vie.

Je me souviens comment je me sentais protégée lorsqu'il est venu me reconduire à ma nouvelle école, en plein milieu des classes.  Il semblait connaître tout le monde, la direction, les profs.  J'étais bien auprès de cet adulte qui entrait si facilement en contact avec les gens.
Je me souviens aussi de comment il m'a appris à patiner.  Au grand dam de ma grand-mère, mon apprentissage du patin à glace a commencé sur le tapis de leur petit salon de l'est de Montréal.  Il se faisait chicaner et curieusement, ça me faisait encore plus apprécier qu'un adulte se mette dans cette situation pour l'enfant que j'étais.  Une fois solide sur mes patins (sur le tapis!) il avait recruté deux jeunes garçons (qui à mes yeux de 6 ans avaient l'air tellement grands!) afin qu'ils tiennent chacun leur bout d'un bâton de hockey.  Et moi j'étais au milieu, à bien me tenir au bâton de hockey.  Encore une fois, je me sentais entourée et soutenue.  Protégée.  Tout irait bien.

Puis la vie m'a remis auprès de mes parents. Les premières années avec mon père, ensuite avec ma mère.  Mais ça, c'est une toute autre histoire...

Ce matin, c'est de Lucien Aubin dont je veux me rappeler.
Cet homme qui malgré sa toute petite scolarité a toujours osé être différent et a souvent essayer de nouvelles choses.  C'était un homme impliqué et visionnaire.
Il est décédé quand j'avais 10 ou 11 ans.
Depuis, ma mère a souvent répondu à mes questionnements.  J'avais besoin d'en savoir plus sur lui.  C'est à travers elle que j'ai compris un peu plus qui il était.

Hier je lisais le blogue d'un ami qui racontait ses derniers moments avec son grand-père, les vérités et les regrets qu'il lui avait partagés.  J'aurais aimé avoir cette chance.
Aujourd'hui, je suis une fois de plus devant un appel de la Vie à sortir de ma zone de confort, à me dépasser.  À travers les émotions contradictoires qui se bousculaient en moi ce matin,  j'ai soudain senti sa présence, son inspiration.  Lucien était à mes côtés.
Ose ma belle, ose.
Sois toi, peu importe ce que les autres en pensent.
Wow!  Un allié qui me fait vraiment beaucoup de bien!
Merci Lucien.
Merci pour ce que tu as été et merci de continuer à être là.
Je t'aime.

mercredi 25 janvier 2012

Zone confort

Lundi dernier, réveil brutal.  Ma petite douleur à la jambe a pris de l'amplitude.
Super maman fait quand même les lunchs et supervise sa marmaille afin que tous soient à l'heure.  Par le temps que les plus jeunes s'engouffrent dans l'auto, la douleur a augmenté.  Qu'à celà ne tienne.  Je descend bravement mon escalier qui me semble interminable.  Je m'assois de peine et de misère dans notre voiture.  Grande inspiration.  Mais dès que je tente de lever mon pied droit pour rejoindre les pédales, la pression que reçoit ma cuisse gauche est intolérable.  Je fond en larmes.  Je me repositionne pour que ce soit moins douloureux et j'observe la situation.  Force m'est de conclure qu'il me sera impossible de conduire.  Grâce à mon cellulaire, je téléphone à mon père de coeur qui s'empresse de venir chercher les petits pour les reconduire à l'école.  Je téléphone également à ma magnifique Sousou.  J'aurai besoin de ses bras pour réintégrer mon appart et de son amitié pour calmer la peine et la déception qui bouillonnent en moi.  La douleur me tient.  J'ai l'impression de devenir prisonnière de mon corps.
Le temps de me trouver une position confortable sur mon lit et de jaser avec ma belle amie, super papa de coeur arrive avec des béquilles.  J'en aurai besoin.

Aujourd'hui est le jour 3 de cette expérience de vie.  Trois jours à être face à face avec moi-même et la vie que je me suis créée.  Mon Nomade a quitté samedi après-midi pour un deux semaines de camionnage.  La fluidité de l'organisation familiale dépendra donc de la quantité d'aide que mes trois enfants voudront bien apporter...

Soir 1:  ma fille de 11 ans prend en charge la préparation du souper et les filles (11 et 17) assument leur tâche habituelle de faire la vaisselle.
Soir 2: Déception.  Un genre de face à face avec la mère en moi et avec ce qu'elle a accepté que ses enfants fassent.  Et ne fassent pas.....  Résultats:  une maman épuisée et "à boutte".  L'électricité était palpable.  Un cou de fil passé à ma maman une fois que les enfants sont couchés.  "Maman, t'as cinq minutes?  Je pense que j'ai complètement raté l'éducation de mes enfants."  (Tout ça avec le motton dans la voix.)  Maman me partage sa vision, de la vie, du rôle de parent et de son observation de mes kids.  Je raccroche un peu plus calme.  Ils ne sont pas si pire mais chose certaine, ma vision de notre organisation familiale vient d'être complètement ébranlée.  Je me promet d'instaurer de nouveau barêmes dès le lendemain.
Nous voici rendu au soir #3.  Les deux plus jeunes (6 et 11 ans) sont restés à la maison aujourd'hui.  Une super enrhumée et l'autre avec un grand besoin de repos.  Une journée un peu plus relaxe qui m'a permis d'implanter certains changements.

Mais ce n'est pas le seul aspect de ma vie qui est mis sous la loupe grâce à mon arrêt forcé.  J'observe ma vie.  Dans tous ses racoins.  Certaines choses me plaisent beaucoup.  Entre autre, ma relation avec mon Amoureux/Homme/Trucker/Nomade.  Mais d'autres facettes ont GRANDEMENT besoin d'être revisitées et ré-évaluées...  Travail, créativité, soins de moi à moi, espace pour être.  Tant de sujets importants.

Les prochains jours seront importants et révélateurs.
Je vous tiendrai au courant!

samedi 14 janvier 2012

21 ans!

Il y a 21 ans aujourd'hui, la première de mes enfants naissait.
Que le temps passe vite....
Et comme on change en 21 ans....
Quand on célèbre l'anniversaire de nos enfants, on a tendance à spontanément se rappeler combien ils ont grandi, ont changé.  Et c'est tellement vrai!
Sauf que cette fois-ci, une pensée additionnelle m'a traversé l'esprit:
"Comme j'ai changé, moi, depuis ce 14 janvier 1991!"
Tant de pas de faits, tant de rivière de traversées.
J'aime qui je suis devenue.
Que me réserve le prochain 21 ans?
De quoi aurais-je l'air à 68 ans?
Heureuse, épanouie, audacieuse, créative, aimante et joyeuse j'espère!
On s'en reparlera! :)

Pour ce qui est de ce magnifique bébé, qui arriva en ce monde à travers moi ce soir de janvier 1991, elle est devenue une resplendissante jeune femme aimante, intelligente, audacieuse et aventurière.  Ma globe trotteuse préférée qui a su se découvrir merveilleusement au fil des ans!

Bonne fête ma belle Émilie!
Je t'aime!